- PORTUGAL - Actualité (1990-1996)
- PORTUGAL - Actualité (1990-1996) P align=centerRépublique portugaisePolitique intérieureLe 13 janvier 1991, le socialiste Mário Soares est réélu président de la République, avec 70,4 p. 100 des suffrages exprimés. Le taux d’abstention est de 38 p. 100 (contre 13,6 p. 100 en 1986).Le 6 octobre, le Premier ministre social-démocrate Anibal Cavaco Silva remporte les élections législatives. Il avait exigé d’obtenir la majorité absolue pour rester au pouvoir. En dépit d’un taux d’abstention élevé (31,8 p. 100), il réussit son pari, le Parti social-démocrate (centre droit) obtenant 135 sièges sur les 230 de l’Assemblée de la République, avec 50,4 p. 100 des voix (+ 0,2 p. 100). Le Parti socialiste, malgré d’importants progrès, reste à la deuxième place avec 72 sièges (29,3 p. 100 des voix, + 7,1 p. 100). Pour la première fois de son histoire, le Parti communiste portugais descend au-dessous de la barre des 10 p. 100 de voix (8,8 p. 100, – 3,6 p. 100), n’obtenant que 17 sièges.Le 25 avril 1994, le Portugal célèbre le vingtième anniversaire de la révolution des œillets qui a mis fin à la dictature.Le 1er octobre 1995, les socialistes conduits par António Guterres remportent les élections législatives, avec 43 p. 100 des suffrages et 109 élus sur 230. Ils devancent les sociaux-démocrates du Premier ministre Anibal Cavaco Silva, qui recueillent 34 p. 100 des voix et obtiennent 83 sièges. Avec 9 p. 100 des suffrages et 11 députés, le Parti populaire (droite) de Manuel Monteiro devient la troisième formation du pays. La coalition dirigée par les communistes obtient seulement 7 p. 100 des suffrages et 11 élus. Le 29, le président Soares investit le gouvernement d’António Guterres.Le 14 janvier 1996, le candidat socialiste Jorge Sampaio, ancien maire de Lisbonne, remporte l’élection présidentielle en obtenant 53,8 p. 100 des suffrages. Il était opposé à l’ancien Premier ministre libéral Anibal Cavaco Silva. Il succède à Mário Soares auquel la Constitution interdisait de se présenter pour un troisième mandat.Vie économiqueEn 1990, le gouvernement d’Anibal Cavaco Silva s’efforce de faire progresser l’économie afin de la mettre en conformité avec les normes communautaires.En 1991, l’objectif du gouvernement est de conserver un taux de croissance supérieur à la moyenne de la C.E.E., tout en contenant l’inflation. La discipline des salaires est maintenue malgré un niveau de chômage qui est le plus faible de la Communauté (en dehors du Luxembourg).En octobre 1992, le gouvernement adopte une politique de rigueur, misant sur un contrôle plus strict de la masse salariale afin d’assurer la compétitivité du Portugal. Le pays a dépassé la phase où l’intégration européenne induit des progrès rapides et a atteint celle où les performances économiques sont influencées par la conjoncture des principaux partenaires.En 1993, la perte de débouchés commerciaux en Europe de l’Est, la concurrence accrue des pays à bas salaires du Sud-Est asiatique et le fait même d’avoir comblé une partie de son retard sur ses partenaires de la Communauté européenne ont pour conséquence une conjoncture défavorable. Le 8 juillet, le Premier ministre Anibal Cavaco Silva présente «une grande charte de développement futur», portant sur la période 1994-1999. Le projet s’articule d’abord autour de 3 pôles: éducation, emploi et formation, qui absorberont le quart des financements communautaires; ensuite, la modernisation et le développement des entreprises et des infrastructures; enfin, la correction des inégalités régionales. Les apports nets de la Communauté sont passés de 0,6 p. 100 du P.I.B. en 1985 à 3,5 p. 100 en 1993. Il s’agissait de mettre le pays au niveau de ses principaux partenaires, tout en respectant les contraintes de Maastricht.En 1994, l’économie portugaise passe de la récession à la croissance, mais continue à dépendre de l’aide communautaire. Celle-ci est à présent subordonnée au succès des mesures de rigueur budgétaire. La diminution de l’inflation autorise la banque centrale à baisser ses taux.En 1995, l’alternance au pouvoir n’annonce pas de changement notable dans la politique économique du Portugal. Le 6 mars, l’escudo est dévalué de 3,5 p. 100 au sein du S.M.E., dans un contexte de crise financière internationale alimentée par la chute du dollar. La reprise, qui se confirme, entraîne un déficit de la balance commerciale. Le montant du déficit budgétaire reste le principal obstacle au respect des critères de convergence auxquels le Portugal doit satisfaire pour participer à l’Union économique et monétaire.En 1996, les efforts en vue de satisfaire aux critères de convergence commencent à être récompensés. Seul le taux d’endettement public dépassera, selon les prévisions, le plafond fixé par le traité de Maastricht (60 p. 100 du P.I.B.). La croissance se maintient à un rythme supérieur à la moyenne des autres pays européens. L’escudo affiche une stabilité retrouvée. Le taux de chômage reste raisonnable. Le gouvernement prône la modération salariale de façon à ne pas relancer l’inflation. Le budget pour 1997 continue de présenter un caractère de rigueur, prévoyant une baisse des dépenses de l’État. Les privatisations font rentrer l’équivalent de 2,4 milliards de dollars dans les caisses publiques.Relations internationalesLe 13 mai 1991, le pape Jean-Paul II, en visite au Portugal, se rend à Fatima, sur les lieux de l’apparition de la Vierge le 13 mai 1917. Devant près de 1 million de personnes, il réitère sa mise en garde contre l’athéisme.Les 18 et 19 juillet, le président Mário Soares participe au premier sommet latino-ibérique à Guadalajara au Mexique. Une vingtaine de chefs d’État d’Amérique latine et le roi d’Espagne Juan Carlos y assistent. Les États-Unis ne sont pas invités. Cette réunion vise à promouvoir les relations entre les anciennes colonies espagnoles et portugaises et leurs anciennes métropoles.Le 7 février 1992, les ministres des Affaires étrangères et des Finances des Douze signent le traité dit de Maastricht conclu le 10 décembre 1991, qui institue l’Union européenne.L’escudo rejoint le mécanisme de changes du S.M.E. le 6 avril.Du 29 au 31 octobre 1993, le président Soares se rend en visite à Macao, où il rencontre les représentants chinois de la colonie qui doit être rétrocédée à la Chine en 1999.Le 12 juin 1994, lors des élections européennes, les socialistes l’emportent de peu sur les sociaux-démocrates, au pouvoir, avec 34,7 p. 100 des suffrages et 9 élus sur 25 contre 34,3 p. 100 des voix et 9 députés. Les chrétiens de droite obtiennent 12,4 p. 100 des suffrages et 4 sièges. La coalition des communistes et des Verts recueille 11,22 p. 100 des voix et remporte 3 sièges. Les dérives nationalistes et anti-européennes sont très limitées.
Encyclopédie Universelle. 2012.